mercredi 27 juillet 2016

Chedda de Tétouan الشدة التطوانية



La chedda est le costume traditionnel nuptial de Tétouan dont les origines remontent à l'Andalousie musulmane.

La mariée porte un caftan en deux pièces et un hzam large ancien, importé de Fès et appelé Hzam Sqalli (tradition perpétuée par la famille Skalli). Par dessus, elle porte errda (izar berbère) blanche aux rayures dorées ou en dentelle. 

Sur sa tête, un foulard à franges (sebniya de bhar) ou un foulard rayé rouge, orange et or (sebniya de sqalli) donne la forme conique de la coiffure, auxquels se rajoutent plusieurs bijoux dont les assabas. 

Chedda avec sebniya de bhar


Chedda avec sebniya de sqalli

Chedda de Tanger pour le jour du henné, avec un minimum de bijoux
Croquis d'Eugène Delacroix



La mariée porte également des colliers appelés kheyt chîir (collier d'orge) ou kheyt el hout (collier de poisson) et qui sont des colliers à pendeloques étroites et allongées.  

Toutefois, ce qui caractérise principalement la chedda de Tétouan est l'usage de nombreux rangs de colliers de perles, appelés masso. Ces rangs de perles, séparés par des petites boules d'or et de pierres précieuses, ressemblent beaucoup aux bijoux nasrides et le nom ''masso'' est directement dérivé du terme castillan mazo. 

Notons par ailleurs que cette caractéristique de la chedda de Tétouan a été adoptée en Algérie dans les années 70-80. Effectivement, la chedda de Tlemcen ancienne, tout comme son homologue d'Oujda, ne se caractérisait pas autrefois par les rangs de perles typiques de la chedda de Tétouan. Photos anciennes pour preuve.


Chedda ancienne de Tétouan
Chedda ancienne de Tlemcen
Chedda ancienne de Tlemcen

Chedda ancienne de Tétouan





lundi 25 juillet 2016

Blouza Oujdia, robe d'Oujda


La blouza (ou blousa), également appelée keswa, constitue l’un des principaux éléments du trousseau de la mariée du Maroc Oriental. Bien qu'appelée ''oujdia'', en référence à la ville d'Oujda, la blouza fait également partie intégrante du costume traditionnel de la ville historique de Debdou. Enrichie de perles, paillettes et broderies fines, la blouza est portée dans la vie de tous les jours, mais aussi au cours des fêtes et cérémonies religieuses. Aujourd’hui, cet habit est malheureusement en perte de vitesse en milieu urbain, où le caftan et la takchita, portés traditionnellement dans les villes du Maroc Occidental, sont de plus en plus populaires.  


La blouza est un héritage morisque. Plusieurs familles musulmanes et juives refoulées d’Andalousie se sont d’abord installées à Debdou et Oujda. Certaines d’entre elles ont, par la suite, opté pour Tlemcen et plus généralement l'ouest algérien, ce qui explique pourquoi il y a une certaine ressemblance entre ce qui a été développé à Oujda et à Tlemcen quand on parle de la blouza, voire même dans le reste du patrimoine tel que l'art culinaire, la bijouterie, l'architecture et la musique.


La blouza classique est une robe de soirée ou d’intérieur. Elle est légèrement décolletée au niveau de la poitrine et du dos avec une broderie ornée de galons perlés de couleurs vives et de formes différentes. Souvent, ornementée de strass, de paillettes, de pompons de perles ou de sequins de différentes formes. Un énième trait distinctif qui ancre cette robe dans un espace socioculturel spécifique. Au fil du temps, la blouza a été soumise à de multiples influences locale, judéo-amazighe et arabo-andalouse qui lui ont permis de se diversifier en termes de confection et de choix des matières. Elle est portée avec sa «Tahtiya ou Jaltita» qui est une sorte de doublure en tissu fin et doux. 


http://www.leconomiste.com/article/969844-querelle-de-genese-autour-de-la-blouza-oujdie